Il y a un peu plus d’un an, nous vous parlions de Venise, en passe de devenir une destination plus durable à l’issue de la crise sanitaire qui a très fortement ébranlé sa fréquentation touristique. Aujourd’hui, les mesures visant à protéger la ville de Venise semblent se mettre en place avec notamment l’interdiction de naviguer en centre-ville pour les paquebots de croisière à compter du 1er août 2021.
La raison principale étant la mise en péril du centre historique de Venise, classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1987 et la préservation de la lagune vénitienne. Des milliers de passagers-croisiéristes ne se déverseront plus directement dans la cité des Doges. Et les grosses vagues engendrées par ces navires cesseront d’éroder et de menacer le fragile écosystème de sa lagune. Les bateaux concernés étant ceux de plus de 25 000 tonnes, mesurant plus de 180m de long et dont les émissions contiennent plus de 0,1% de soufre. Ces gros véhicules devront alors s’amarrer dans le port industriel de Marghera, qui nécessitera des aménagements à cet effet.
Cette décision n’est pas sans contestation, alors que l’industrie de la croisière contribue à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel de l’économie vénitienne et à 5000 emplois. Les contestataires soulignent un risque important à se passer de ces clientèles européennes, asiatiques, américaines dont les dépenses dans les hébergements et les restaurants locaux n’étaient pas négligeables. Mais d’autres qualifient cette décision de « très bonne nouvelle » comme la directrice générale de l’Unesco ou la porte-parole du « Comité non aux grands navires ». En témoigne le fait que l’Unesco ait recommandé le classement de Venise parmi la liste des sites du patrimoine mondial en péril.
