Nous connaissons désormais bien (enfin je l’espère) ces deux données souvent citées lorsque l’on évoque les enjeux du tourisme : l’impact du transport et la nécessité d’aller vers des solutions bas carbone (comme le train, tiens !) et le droit aux vacances avec la nécessité de rendre le tourisme plus accessible.
L’enjeu d’un tourisme bas carbone
La majeure partie des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont générées par le transport. Dans le dernier rapport publié en 2024 par l’Ademe et présenté aux Universités du Tourisme Durable organisées par ATD à Bordeaux, le transport représentait 69% du bilan de GES, contre 75% dans la première publication en date de 2022 (basée sur les données de 2018). Une baisse qui s’explique principalement par l’épisode de crise sanitaire ayant significativement limité les déplacements de personnes.
L’enjeu d’un tourisme accessible
Presque 40% des Français ne partent pas en vacances. Partir en vacances c’est pourtant accéder à une déconnexion essentielle, c’est aussi se sentir “comme tout le monde”. Une étude de la Fondation Jean Jaurès montre que “60% ont renoncé à partir au cours des cinq dernières années, et 36% déclarent que cela leur est arrivé souvent.”. Face à ces constats, l’UNAT et d’autres acteurs nationaux font depuis plusieurs années des recommandations pour améliorer la situation. L’accompagnement au départ en vacances reste toutefois bien souvent le parent pauvre des stratégies touristiques.
Deux données qui appellent des changements structurels bien sûr, en face desquelles nous mettons, dans cet article, deux dispositifs très concrets dont les entreprises et leurs salariés peuvent se saisir. S’il ne s’agit pas de solutions “miracle” et globales, nous avons là deux leviers pragmatiques.
Pour encourager les choix de mobilité moins carbonées, le Temps de Trajet Responsable
Depuis 2023, à l’initiative de salariés, l’entreprise Ubiq a mis en place le Temps de Trajet Responsable. Les collaborateurs choisissant un mode de transport moins carboné, pour un trajet d’au moins 6 heures, peuvent bénéficier de deux jours de congé supplémentaires dans l’année, sur présentation d’un justificatif de transport. Une façon pour l’entreprise d’encourager un mode de déplacement plus responsable en levant le frein du temps de trajet, puisque le choix de la mobilité douce prend bien souvent plus de temps.
Pour favoriser le départ en vacances de TOUS les Français, le dispositif Jour pour Jour
Le programme Jour pour Jour, porté par le fonds de dotation Essentiem, vise à collecter des jours de congés au bénéfice de ceux qui ne partent jamais en vacances. Le salarié fait don d’un ou plusieurs jours de congé payé ou de récupération. L’entreprise, elle, verse le montant de ces jours à l’association. Les fonds permettent de mener des actions en complémentarité avec les grandes associations nationales expertes de l’accompagnement des publics empêchés.
Deux dispositifs relativement simples à mettre en place, qui contribuent directement à atténuer des enjeux majeurs du tourisme : les émissions de gaz à effet de serre dues au transport et l’exclusion de certaines populations du droit aux vacances.
