Après vous avoir proposé des lectures pour vous accompagner cet été, une autre idée nous est passée par la tête … pourquoi ne pas carrément vous emmener avec nous en vacances ! Le principe : vous raconter les actions et équipements inspirants que nous avons repérés pendant nos congés, sous la forme d’un carnet estival ponctué de quelques photos souvenirs.
Pour ce billet, direction la Scandinavie et plus particulièrement le Danemark. Car oui, dans l’une des régions considérée comme la plus green au monde, il y en a des choses à raconter en matière de tourisme durable ! Allez, faites vos bagages, c’est parti…
Aperçu dans les rues de Copenhague
Vous connaissez peut-être le tarif bas-carbone normand ? Les Danois viennent de lancer une expérimentation similaire dans leur capitale. Il s’agit du CopenPay, un dispositif qui récompense les comportements éco-responsables par des activités gratuites.
Une légère différence avec la version française : un brin d’expérience supplémentaire ! Car si l’objectif de cette “monnaie verte” est d’enrichir le séjour des touristes, elle doit aussi améliorer la vie des résidents de Copenhague.
Quelques exemples concrets :
- Vous pouvez voguer sur le canal en kayak sans payer la location de votre embarcation en échange de quelques déchets ramassés.
- Détritus en poche, apportez-les au musée et créez un souvenir artistique unique lors d’un atelier gratuit.
- Et le meilleur pour la fin : il vous suffira de pédaler un peu pour gagner une descente de ski sur CopenHill. Et qu’est-ce que CopenHill, nous diriez-vous ? Une centrale énergétique ultra-moderne en plein centre-ville qui propose des activités sportives sur son toit ou ses murs (il y a aussi de l’escalade si c’est davantage votre tasse de thé) !
Comment ça fonctionne ? Vous pouvez apporter une preuve, une photo de vous à vélo dans la ville par exemple, mais rien de tout cela ne vous sera demandé, puisque le maître mot au Danemark, c’est « confiance ».
Expérimenté le long des (vélo)routes
Après ces quelques jours en ville, place à la campagne et au littoral pour vivre un autre concept scandinave : celui du plaisir de la vie en plein air (les Danois ont même un mot pour ça, friluftsliv, pour la minute linguistique). Notre mode de transport : le vélo bien sûr, avec ou sans assistance électrique selon votre forme physique (mais notez tout de même que le pays n’est pas si plat et qu’il est venté !).
Nous sommes bien au royaume du vélo ! Les pistes cyclables testées et leur signalétique sont impeccables ! On ne peut que recommander l’Eurovéloroute 1 qui permet de rejoindre le point le plus au Nord du Danemark (Skagen) via la sauvage côte Ouest. Plages cyclables, entrées de ville sécurisées, liaisons facilitées, pistes en forêt (distincte des chemins de randonnée pédestre), cheminement dans les dunes… Un régal ! Les quelques ferry ou bacs empruntés pour traverser les fjord reçoivent sans problème les cyclistes et leurs vélos.
Qui dit itinérance, dit problématique de l’hébergement à la nuitée. Au Danemark, le bivouac sauvage n’est pas autorisé … par contre, le pays vous propose un incroyable réseau de shelters qui facilite grandement l’itinérance. Ces abris, la plupart du temps faits de trois murs et un toit, vous protégeront de la pluie et du vent. Ce sont aussi des zones qui permettent de planter la tente.
Au nombre de 11 000, on les rencontre en pleine forêt, dans les ports, dans des jardins de particulier, dans les campings, au centre des villages, au pied d’un phare ou même pour les plus insolites au cœur d’un blockhaus.
Les plus rudimentaires proposent uniquement un espace pour dormir, mais nous avons souvent de bonnes surprises : place à feu, bûches en libre service, toilettes sèches, voire même point d’eau, douche ou encore sauna et accès à une cuisine ! Certains sont à réserver, d’autres fonctionnent sur le principe « premier arrivé, premier servi », souvent payants, parfois gratuits. Plus qu’à vous installer, ou à réserver si vous préférez anticiper.
Curieux de connaître les coulisses de ces places à bivouac, qui ont parfois plus de 20 ans d’existence, nous avons questionné les habitants sur le fonctionnement. Le modèle diffère d’un lieu à un autre. Certains sont entretenus par la commune, d’autres par les associations locales ou encore par les habitants bénévoles.
Petit plus sur la route !
Connaissez-vous la passion des Danois pour les vide-greniers ? En selle, vous passerez devant des centaines de petites boutiques improvisées en plein air aux abords des maisons. Certaines y vendent leurs productions de légumes, de conservesn on y trouve quelquefois de l’artisanat … et très souvent un coin brocante et seconde main. La preuve en image. Si vous trouvez une pépite, il vous suffira de procéder à un paiement mobile. Et oui, toujours la confiance !
Dénichés aux quatre coins du pays
Côté aménagement et interprétation des patrimoines, le pays ne manque pas d’imagination pour nous surprendre.
Le moindre espace public est aménagé qualitativement, notamment pour les familles, avec les indispensables toilettes publiques (sur la plage, en pleine forêt, sur la place du village) et des espaces de jeux en accord avec l’environnement du lieu (ci-contre un espace de jeux public sur une zone particulièrement reconnu pour la richesse ornithologique).
Les lieux sont parfois isolés et peu fréquentés, mais il y a bien souvent une petite attention pour le visiteur. Ici par exemple des sacs à dos remplis de petits outils et guides sont mis à disposition librement pour encourager les visiteurs à partir à la découverte du Parc Naturel de Thy. On rentre dans la salle pédagogique, on emprunte un sac à dos, on se balade, puis on revient le mettre à sa place. Simple ! Idem pour la paire de jumelles mise à disposition en haut du phare.
Et pour finir de vous convaincre, une dernière activité des plus surprenantes : la chasse aux trolls. Vous avez peut-être déjà vu des clichés de ces œuvres artistiques monumentales désormais implantées à l’international. Mais saviez-vous que le créateur de ces géants de bois est danois ? Thomas Dambo, recycle art activist, a lancé le projet dans son pays d’origine pour faire découvrir ses endroits préférés et démontrer le potentiel de recyclage du bois. Attention, ses créatures ne sont pas toujours évidentes à trouver. Vous aurez besoin de la carte aux trésors.
Une démarche vraiment inspirante pour booster l’attractivité des zones naturelles hors des sentiers battus et réenchanter la randonnée pour les enfants !
Voilà, le voyage touche à sa fin
Et nous avons encore plein de choses à vous raconter ! Côté sites de visite, il y a aussi de belles pépites : vous pourrez vous immerger dans les contes d’Andersen à Odense, prendre une leçon de géologie à Faaborg ou partir en croisière sur un bateau viking à Roskilde. D’ailleurs tous les musées, tous les hôtels ont des politiques de tris exemplaires (déformation professionnelle oblige, nous avons même immortalisé les poubelles).
Pays du design, vous en prenez également plein les yeux si vous êtes fana d’architecture. De notre côté, nous avons été inspirés par les havnebad : les « piscines de port ». Sans oublier les modes de vie alternatifs dont le symbole est l’autoproclamée ville libre de Christiana. Mais toutes les bonnes choses ont une fin … du moins, jusqu’au prochain voyage !
Hop hop hop, mais comment fait-on pour s’y rendre ?
Et oui, rappelons-nous que l’impact majeur du bilan carbone en matière de tourisme incombe au transport. Il est tout à fait possible de se rendre en train au Danemark en traversant l’Allemagne avec la Deutsche Bahn et son train de nuit qui vous fera gagner un temps précieux (comparez tout cela sur le site du Pass Interrail). En toute transparence, la mission s’est révélée beaucoup plus compliquée avec quatre vélos et une remorque et le voyage jusqu’au point de départ s’est finalement fait en voiture.
Une fois sur place, les trains intérieurs acceptent les vélos en nombre limités et nécessitent le plus souvent l’achat d’un billet. Le site Resjeplanen est d’une grande aide pour planifier les trajets en transport en commun et vélo.