« Le tourisme de demain : résilient, bienveillant et bas carbone »
« Une participation à la restauration de la biodiversité »
« Un tourisme qui contribue à la lutte contre les changements climatiques »
« Un outil pour faire évoluer durablement les mentalités »

Bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) du tourisme en France

Bilan GES du secteur du tourisme en France
Avec 90 millions de touristes internationaux, 2 millions d’emplois et 7% du PIB, le tourisme est un secteur à enjeux pour la France. A la fois contributeur et victime du changement climatique, le tourisme a un rôle majeur à jouer dans la transition énergétique du pays. L’Ademe (Agence de la transition écologique), avec le bureau d’étude Carbone 4, a réalisé un exercice de quantification des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur du tourisme en France, en s’appuyant sur les données de l’année 2018. Cette étude a pour objectif d’évaluer la contribution du secteur aux émissions nationales de GES, afin d’identifier des postes clés sur lesquels agir et de pouvoir mettre en place un plan d’action efficace.

Une première étude exhaustive pour disposer d’indicateurs et piloter une stratégie de développement touristique durable

Ce bilan a eu pour objectif de quantifier les émissions de GES induites directement et indirectement par l’activité touristique en France métropolitaine et en Outre-mer. L’étude inclut le tourisme réceptif (visiteurs étrangers en France) et interne (séjour des Français en France), pour motifs professionnels et personnels, qu’il s’agisse de touristes en séjour ou d’excursionnistes voyageant à plus de 100 km de leur domicile.

Les secteurs considérés par l’étude sont l’hébergement, le transport, la restauration, la consommation de sports, de loisirs ou de culture, les achats de biens touristiques, l’événementiel d’affaire, les acteurs du tourisme tels que les agences ou les institutions, la consommation d’eau et enfin la production de déchets.

Les émissions quantifiées couvrent autant l’exploitation touristique des infrastructures, que leur construction. Ainsi, pour une agence de voyage, seront pris en compte les déplacements domicile-travail des employés, ainsi que l’utilisation du bâtiment et les émissions générées par sa construction.

Trois objectifs sont poursuivis :

  • disposer d’une méthodologie pour quantifier les GES du secteur,
  • participer à la structuration d’une politique de développement touristique durable,
  • sensibiliser les acteurs du tourisme et les visiteurs.

118 millions de tonnes CO2 équivalent en 2018, principalement générées par la mobilité

Soit l’empreinte carbone annuelle de 11 millions de Français ! 77% de ces GES proviennent du transport et notamment de l’aller-retour vers la destination (68%). 40% sont générés par le transport aérien, quand l’hébergement, les achats de biens et la restauration sont à l’origine de 20%.

Les émissions directes qui ont lieu en France représentent 11% de l’inventaire national des émissions de GES, pour 7,4% du PIB. Il s’agit donc bien d’un secteur clé dans la Stratégie nationale bas carbone de la France.

Quelques grandes données à retenir

Avec des séjours plus courts, consommateurs d’événementiel d’affaire, le tourisme professionnel représente 9% des nuitées, mais 17% des émissions de GES du secteur.

Condensant le trajet aller-retour sur une seule journée, les excursionnistes génèrent 14% des émissions de GES alors qu’ils représentent 9% seulement des journées touristiques.

Enfin, un visiteur venant de l’étranger émet quatre fois plus de GES qu’un visiteur venant de la France métropolitaine et cela en grande partie du fait du recours à l’avion comme mode de transport, sur une longue distance.

Difficile compatibilité avec les Accords de Paris

L’étude propose une lecture selon 6 profils types, dont la consommation touristique est mise en perspective des 2 tonnes de CO2 par personne et par an fixées par les Accord de Paris à horizon 2050 :

  • Touriste européen sur un Londres-Paris en avion pour un séjour de 5 jours
  • Touriste d’origine lointaine sur un New-York-Paris en avion pour un séjour de 7 jours
  • City-Breaker français avec un Paris-Bordeaux en train pour 2 jours
  • Touriste infrarégional sur un Lyon-Bourg-Saint-Maurice en voiture pour 5 jours
  • Touriste d’affaires France sur un Londres-Paris en train pour 2 jours
  • Touriste d’affaires Europe sur un Vienne-Paris en avion  pour 2 jours

5 des 6 profils étudiés consomment, en quelques jours seulement, 10% de ce budget carbone annuel. Il y a matière à agir…

Des pistes d’action pour réduire les émissions du secteur touristique

La synthèse du Bilan Carbone se termine par des pistes d’action concrètes. Elles permettent d’agir sur l’offre et sur la demande, s’appuyant sur trois leviers : la sobriété, l’efficacité énergétique et la diminution de l’intensité carbone par unité d’énergie.

On trouve par exemple du côté de l’évolution de l’offre, la promotion d’un tourisme de proximité auprès des Français. Côté demande, il pourra s’agir de mesures financières incitatives avec des chèques vacances à consommer sur le territoire ou encore d’une fiscalité incitative.

Pour le transport, on retrouve le développement d’infrastructures pour le cyclotourisme ou encore l’aménagement du dernier kilomètre par les collectivités ou les hébergeurs pour favoriser les déplacements bas carbone. Quant à la demande, on compte sur l’évolution des comportements (hausse de la pratique du vélo, attrait pour l’itinérance) et le coup de pouce des nudges (des incitations douces pour modifier les comportements).

Pour les hébergements, comme pour les activités consommées sur place, les actions se concentrent sur l’énergie avec la rénovation des bâtiments et le changement des modes de chauffage. Les pistes pour réduire les émissions liées à la restauration mettent en avant les offres végétariennes et les circuits courts.

Enfin, le tourisme d’affaire devra se pencher, entre autres, sur les solutions digitales comme alternative.

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