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Journées d’études sur le thème de la Culture scientifique et transition touristique : quels enjeux pour les territoires alpins ?

Culture scientifique sur les territoires alpins

Nous vous avions présenté dans un article précédent les journées d’études à venir les 24, 25 et 26 novembre 2020 sur le thème de la culture scientifique et transition touristique : quels enjeux pour les territoires alpins ? Nous y avons participé et partageons quelques-uns des éléments que nous avons retenus ! Juste ici, le programme.

1. Le tourisme scientifique et ses enjeux pour la transition touristique des territoires de montagne

Les intervenants appréhendent le tourisme scientifique comme un moyen de participer à la création d’une culture chez le visiteur autour d’un sujet en lien avec le développement durable. La montagne, considérée comme un laboratoire à ciel ouvert, facilite l’identification d’une multitude de notions scientifiques à aborder (les glaciers, le ciel, le climat, la faune, la flore…). Elle est avant tout un lieu où règne naturellement un esprit de solidarité, de partage et d’échange. Alors que le modèle du ski s’essouffle, notamment mis à mal par la crise sanitaire, des projets de mise en tourisme de la culture scientifique sur des territoires de montagne émergent comme l’une des réponses. Il peut s’agir de protéger les espaces montagnards, de mettre en valeur de façon raisonnable et raisonnée ces lieux ou encore d’encourager un changement de comportement des visiteurs à plus long terme.

 

2. Les territoires de montagne comme terrain de jeu pour la mise en tourisme de la culture scientifique

Sur ce sujet, deux intervenants. D’abord Aurélien Rateau, co-directeur de Gap Sciences Animation 05, une association qui développe et anime depuis 30 ans des interventions de médiation scientifique à Gap et dans les Hautes-Alpes. Elle organise également des événements de sensibilisation à la culture scientifique, comme la célèbre fête des sciences. On retrouve au cœur de ses préoccupations le sujet de la transition. Depuis 5 ans environ, l’association a choisi de donner une dimension plus touristique à sa mission de médiation scientifique. Elle mène des actions d’animation en partenariat avec les Offices de Tourisme du territoire, des missions d’ingénierie pour proposer du conseil en matière touristique et propose une solution itinérante d’infrastructure muséale ou scientifique.

Ensuite intervient Vincent Martin, président de l’association Alpes-Là, dont le projet initial était de créer un média qui diffuse des informations sur des initiatives dans les Alpes en matière d’écologie. Mais le projet phare de l’association depuis 3 ans c’est l’éco-traversée des Alpes (dans le massif des Belledonne, des Ecrins, du Mercantour). Il s’agit d’une randonnée itinérante en montagne, entre scientifiques, acteurs de terrain, artistes et touristes ! Ce temps d’échange entre amateurs et spécialistes a pour but de sensibiliser sur les enjeux de l’environnement et sur la transmission de connaissances scientifiques avancées. La cohérence est globale : les participants empruntent les transports en commun ou font du stop pour se rendre au point de départ, consomment des produits locaux, tendent vers le zéro déchet pour le pique-nique et dorment en refuge ou en bivouac.

 

3. Un sujet étoilé : l’astrotourisme

Un regard de chercheur, Bruno Charlier (géographe de l’environnement) et deux regards de présidents d’associations de promotion de l’astronomie auprès du grand public, Héloïse Granier (ADARA) et Jérôme Astreoud (COPERNIC), se complètent sur cette notion d’astrotourisme : cette « activité récréative DE la nuit, qui relève de l’observation du ciel et des phénomènes célestes, l’écoute des bruits de la faune nocturne, la contemplation et la photographie des paysages nocturnes non artificiellement éclairés », (source : pratiques récréatives et touristiques « de » et « dans » la nuit, S. Challéat et al, 2018).

Concrètement, il s’agit de visites d’observatoires, de spectacles d’évènements astronomiques (éclipses, aurores boréales…), de conférences scientifiques, de nuits d’observation en altitude… Ces pratiques, instrumentées ou non, proposent, à la fois à un public expert et un public novice, de partir à la découverte de la nuit étoilée. A titre d’exemple, dans le cadre d’un projet européen, la démarche participative « Pyrénées La Nuit » invite tous les volontaires à devenir gardien des étoiles… L’objectif ? Contribuer à compter les étoiles pour aider à suivre l’évolution de la pollution lumineuse et alimenter la base de données internationale de plusieurs projets scientifiques. Voyez plutôt !

Au cours de cette conférence, les intervenants portent également à connaissance le Label RICE : Réserve Internationale de Ciel Etoilé, délivré par l’International Dark-Sky Association dans le but de préserver et protéger l’environnement nocturne. Nous vous invitons à consulter le billet rédigé à ce sujet par deux des participants à cette journée d’étude.

On constate que la part de rêve et de mystère suscitée par l’observation du ciel étoilé conduit bel et bien à une mutation dans le champ de l’astronomie : d’abord un objet de valorisation, la mise en tourisme scientifique du ciel étoilé devient un moyen de développement des territoires.

4. Et cette mise en tourisme de la science, encourage-t-elle un changement de comportements des individus ?

La prise de conscience est claire… Yannick Vialette (Doctorant Université Grenoble Alpes) observe sur l’un de ses terrains de recherche au Jardin Alpin du Lautaret que les participants à une expérience de sensibilisation de la préservation de l’environnement par la médiation scientifique ont une volonté plus forte de faire attention à leur impact. Bruno Charlier confirme que la médiation scientifique, dans le contexte de la nuit et du ciel étoilé, participe au changement de regard et à la conscientisation de la pollution lumineuse avec une volonté réelle de participer à la réduction de cette pollution de retour chez soi… Mais il est difficile de mesurer un changement de comportement effectif car, entre intentions et actes, le fossé est grand.

De futures études mériteraient de s’orienter vers l’observation de changements de comportements concrets à l’issue d’une participation à une expérience touristique, qui plus est lorsque celle-ci met en jeu une médiation scientifique.

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